PANIQUE ? NON !
PRÉCAUTIONS ? OUI…
PRÉAMBULE…
Depuis quelques jours, voire quelques semaines, le petit monde de l’héliciculture s’agite autour de la problématique des mycotoxines sur les matières premières et les aliments. Les débats sont parfois houleux sur la qualité des aliments pour escargots pour cette saison 2025.
Beaucoup parmi vous s’interrogent et certains nous interpellent.
A notre humble niveau, nous souhaitons communiquer et rétablir quelques vérités, et mettre fin à certaines fausses allégations.
Merci aux firmes services et fournisseurs d’additifs IDENA, PROVIMI, VITALAC, DIFAGRI…
Ainsi qu’à l’observatoire des mycotoxines pour la transmission de leurs chiffres et informations.
La bibliographie et les observations cliniques concernent essentiellement les espèces majeures : ruminants (bovins) et monogastriques(volailles, porcins)…
Très peu ou aucun élément probant pour vos escargots ! Nous ne sommes sûrs de rien. Nous n’avons que des suspicions. Par contre, par prudence et principe de précaution, nous préconisons des mesures préventives.
CONTEXTE…
Les conditions d’élevage de vos escargots ont été compliquées pour nombre d’entre vous en 2024. Vous avez subi divers aléas: manque d’ensoleillement, déficit de lumière et de chaleur, trop de pluviométrie…
Au même titre , vos collègues agriculteurs et céréaliers ont dû faire face à des conditions de culture difficiles en 2024 : fortes variations de températures, humidité… Du semis à la récolte, en passant par la croissance de leurs végétaux. Et notamment pour les cultures de maïs qui sont majoritairement impactées. Dans certaines régions de France, les maïs sont même restés dans les champs !


Une récolte de maïs trop humide, ou mal séché, présente un risque de mauvaise conservation. Des mycotoxines peuvent alors apparaître et altérer les performances des animaux.
C’EST QUOI LES MYCOTOXINES ?
Les mycotoxines sont des toxines naturelles produites par certaines moisissures (champignons microscopiques) localisées sur les végétaux, et on peut les trouver dans la nourriture animale: matières premières et aliments.
Elles apparaissent notamment lors de la croissance végétative des plants de maïs et céréales (Fusariose). On parle de mycotoxines du champ.
Elles peuvent se développer également pendant la conservation du maïs et des céréales. On parle de mycotoxines de stockage.
Elles sont générées par le métabolisme secondaire de moisissures et peuvent s’avérer toxiques pour les animaux. On distingue 5 grandes familles pouvant poser des problèmes sanitaires en élevage : Trichothécènes A et B (DON, Nivalénol, T2-HT2,…), Zéaralénones (Zéa, alpha-Zéa, béta-Zéa), Fumonisines (B1, B2, B3), Ochratoxines et Aflatoxines.

Les mycotoxines ont potentiellement un impact sur les performances des ruminants et des monogastriques. Afin de mieux analyser les risques rencontrés en élevage, un Observatoire des Mycotoxines dans le maïs a été mis en place, avec différents partenaires. Il permet de faire un état des lieux du risque des mycotoxines dans les maïs : https://www.observatoire-mycotoxines.com
Les poly contaminations sont très fréquentes puisqu’une moisissure produit plusieurs mycotoxines.
Il n’existe pas de règlementation à proprement parler sur les mycotoxines pour les animaux.
Uniquement des recommandations professionnelles sont appliquées.
Le seuil cumulé serait de ne pas dépasser 5000 ppb (1ppb = 1 microgramme par Kg !)
Repères zootechniques définis par l’Observatoire des Mycotoxines:
Les repères zootechniques mis en avant sont adaptés aux bovins.
Ils reflètent un risque potentiel, mais ils ne traduisent pas un impact systématique dû aux mycotoxines. Pour les mycotoxines principalement retrouvées en élevage dans le cadre de l’Observatoire.
En microgramme / kg MS ou ppb (rapporté à 88 % MS.)

Ces valeurs sont proposées en lien avec : les données bibliographiques publiées, l’étude des données zootechniques des élevages de l’Observatoire (données des contrôles de performances et enquêtes complémentaires en élevage), et la répartition des teneurs en mycotoxines des élevages.
Il n’existe pas de corrélation systématique entre teneurs en mycotoxines et impact zootechnique.
Il est important de prendre en compte l’effet cumulatif et synergique des différentes mycotoxines.
QUELQUES RÉSULTATS 2024…
Au 20 janvier 2025, près de 400 élevages (essentiellement bovins) sont analysés un peu partout dans toutes les zones géographiques de France.
Les taux de mycotoxines sur maïs (majoritairement ensilages) sont plus élevés que d’habitude.
Les régions les plus impactées sont : Atlantique, Ouest, Nord, Centre – Est, et Est

Incidence immédiate : c’est le maïs de la récolte 2024 que vous retrouvez dans vos aliments escargots de la saison 2025.
SYMPTOMES ET IMPACTS CONSTATÉS…
Cette année, tous les principaux élevages : volailles, porcs, vaches… peuvent être impactés :
- Troubles de la reproduction.
- Baisse d’appétit.
- Baisse de consommation.
- Énervement des animaux.
- Pertes de performances de production (croissance, lait…)
- Atteinte du système immunitaire.
- Diarrhées…
Quels seraient les facteurs de risque accentuant ?
- Le cumul de différentes mycotoxines (poly contaminations).
- Un niveau de production élevé.
- Une quantité de maïs ingéré importante
- L’état de santé général des animaux.


A l’échelle de l’Observatoire, il ne ressort pas d’impact zootechnique flagrant et systématique lié aux mycotoxines.
Mais cela n’exclut pas des impacts spécifiques possibles dans certaines situations d’élevages.
Les données bibliographiques donnent des résultats très variables pour les ruminants.
L’impact des mycotoxines n’est pas toujours proportionnel aux teneurs détectées.
En accord avec les données scientifiques publiées.
L’analyse des matières premières en mycotoxines est une première étape importante
qui permet d’évaluer un niveau de risque potentiel.
Quelles démarches en cas d’impact suspecté des mycotoxines ?
- Je constate un des effets cités sans pouvoir l’expliquer.
- J’évalue les autres facteurs de risque sur mon exploitation pouvant être à l’origine du problème observé.
- Je contacte les acteurs techniques qui m’accompagnent pour avoir un regard extérieur.
- Je fais une analyse mycotoxines de mon aliment. Selon la méthode et les critères recherchés, le coût peut varier de 75 à 220 € !
- Si les teneurs en mycotoxines sont faibles, je reste vigilant et j’explore d’autres pistes.
- Si les teneurs en mycotoxines sont élevées, j’utilise un aliment avec moins de maïs incorporé ou je diminue la quantité d’aliment distribuée. Je fais rajouter un capteur de mycotoxines dans mon aliment. Je limite les facteurs de risque zootechnique aggravant (rigueur de ma conduite et de mes pratiques d’élevage).
COMMENT EXTRAPOLER CES SIGNAUX D’ALERTE SUR LES ESCARGOTS???!!!…
Dans la bibliographie, nous trouvons uniquement quelques informations sur les espèces d’élevage d’Afrique (Achatines) et les gastéropodes modèles d’étude.
En conditions d’élevage, les achatines pourraient résister aux mycotoxines.
Les mycotoxines endommageraient les cellules des achatines (hépato pancréas) sans forcément provoquer leur mort.
Les achatines stockent les mycotoxines, ce qui pourrait être une source de contamination pour l’humain.
Chez les gastéropodes modèles d’étude, les mycotoxines pourraient les tuer, et une exposition sublétale entraînerait des malformations (pied, rein, glandes digestives…), ralentissement de croissance, augmentation du risque de mortalité, etc…
Est-il possible de transférer sur vos escargots d’élevage (Gros Gris et Petits Gris) ces risques ? D’autant plus s’ils ne sont déjà pas en conditions optimales ( hygiène, sanitaire) ???!!!…
POSITION ET ACTIONS D’HÉLINOVE….
L’origine des maïs utilisé dans nos usines d’aliments provient essentiellement des régions Nouvelle Aquitaine, Auvergne Rhône Alpes et Occitanie.
Les réceptions de maïs sur nos usines d’aliments sont largement en-dessous du seuil recommandé cumulé de 5000 ppb .


Une procédure propre en interne de nos usines est réalisée. Des tests rapides par bandelettes (antigènes / anticorps) sont effectués.
Si le résultat est inférieur à 500 ppb, la matière première est réceptionnée dans la cellule qui lui est affectée, avant de partir en fabrication.
Si le résultat est supérieur à 500 ppb, la matière première est déclassée et orientée vers une cellule d’attente. Afin être diluée ultérieurement pour ne pas dépasser notre seuil de réception de 500 ppb.
Chez HÉLINOVE, le taux d’incorporation du maïs varie selon les recettes entre 6 et 27 %.
Nos usines incorporent également des capteurs de toxines, à titre préventif.
Attention ! Nous devons veiller à ne pas créer de problèmes collatéraux éventuels plus graves que le risque que nous souhaitons prévenir.
Nos conseils sont de limiter l’aliment escargot en complément, et de privilégier le maximum de couvert végétal consommable par vos escargots. Si possible riche en polyphénols.


La température de passage en presse, environ 60 à 100 °C, n’est pas assez élevée et n’a aucun effet sur les mycotoxines ! La présentation des aliments en granulés, qui offre de nombreux avantages par ailleurs, ne réduit donc pas la présence des mycotoxines.
La recette HÉLINOVE TONUS NO farine contient, entre autres, des composants bénéfiques à titre préventif : argile bentonite, sélénium, etc…
C’EST QUOI LES CAPTEURS DE TOXINES ?
Différents types d’argile peuvent s’utiliser : sépiolite, montmorillonite, bentonite, clinoptilolite, smectite… Leur rôle et de fixer les mycotoxines, pour les inhiber.
Des parois de levures actives peuvent également se rajouter. Leur rôle est de déstructurer les mycotoxines, pour les rendre inoffensives.
L’ARGILE CLINOPTILOLITE
Elle détient un pouvoir adsorbant très fort. Sa structure cristalline lui confère une importante capacité d’échange cationique équivalente à 36 hectares par kg, ce qui signifie qu’elle piège efficacement les toxines et les autres molécules organiques pour purifier l’appareil digestif. (Sources : ACTIFEED)
LA BENTONITE
≥ 70 % de smectite (1m558) est autorisée en nutrition animale comme additif technologique, substances destinées à réduire la contamination des aliments pour animaux par les mycotoxines : aflatoxine B1.
LES PAROIS DE LEVURES
Elles ont des propriétés intéressantes dans le cadre des mycotoxines :
1. Effet direct de captation, particulièrement marqué sur : Zéaralénone (ZEA); Fumonisines (B1-B2); Ochratoxine (A).
2. Effet indirect via la modulation du système immunitaire sur : Trichotécènes (DON); Aflatoxine (B1).
CONCLUSION…
A vous héliciculteurs, ne paniquez pas, ne soyez pas inquiets outre mesure. La problématique mycotoxines est bien prise au sérieux et gérée en amont de vos élevages.
A nous fabricants d’aliments, les moyens de surveillance, contrôle et action sont mis en place dans nos usines, pour vous livrer des aliments sécurisés vis-à-vis des mycotoxines.
Nous espérons que les mesures préventives prises sont suffisantes pour vous rassurer.